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Premier Soke belge.

Voici l’article qui est paru dans le journal le Soir du 9 novembre 2010:

De mémoire de Nippon, on n’avait jamais vu ça : pour la première fois dans l’histoire des arts martiaux japonais, un Occidental s’est vu décerner, le week-end dernier, le titre de « Soke ». Dans notre langue à nous : « fondateur d’une école traditionnelle d’art martial (ryu) ». Et ce Soke carrément historique est belge. Il s’appelle Pierre Chalmagne et se trouve actuellement aux Etats-Unis où a eu lieu la cérémonie de remise du diplôme et du blason de la nouvelle école, la sienne : l’Aiki Buki In Yo Ryu.

Une distinction de plus pour un de nos concitoyens ? Pas question de banaliser l’événement dans le monde des arts martiaux japonais : « Pour obtenir ce titre de Soke, Pierre Chalmagne a pratiqué l’aïkido pendant plus de quarante ans, souligne Didier Simon, un proche de Soke Chalmagne. Il a développé des techniques originales et poussé très loin la philosophie de cet art martial, souvent considéré comme un discipline intellectuelle. Il a rédigé une thèse de 80 pages en anglais qui a retenu l’attention de la Dai Nippon Butoku Kai, la plus importante organisation pour la promotion des arts martiaux japonais. Pour la première fois, la DNBK a décerné le titre suprême de Soke à une personnalité non japonaise. Il s’agit donc d’une réussite exceptionnelle pour celui que nous appellerons désormais Soke Chalmagne. »

Avant Soke Chalmagne, il y avait Hanshi Chalmagne. Un titre déjà considérable pour ce Bruxellois de 75 ans : « C’est tout simplement le dernier grade de l’aïkido, qui consacre ceux qui ont une maîtrise totale de leur art, poursuit Didier Simon. Pour fixer l’idée, l’Europe ne compte aujourd’hui que six grands maîtres de ce niveau. Mais devenir Soke, c’est encore autre chose : le titulaire a innové, a apporté sa touche personnelle. Il a créé sa propre école qui va pouvoir rayonner dans le monde s’il le souhaite. »

Faire partager son savoir

L’aïkido est d’abord une école de la non-violence. L’aïkidoka cherche à capter l’agressivité de celui qu’il a en face de lui et à lui renvoyer. Il y est moins question de coups que de clés, d’immobilisations ou de projections.

Basée à Kyoto, la DNBK ne plaisante évidemment pas avec les arts martiaux qui ont traversé le siècle. Créée en 1895 sous des auspices nationalistes et conservateurs, il a pris un tournant après le Deuxième Guerre mondiale. Il s’agit depuis lors de faire connaître et de faire vivre la culture japonaise à travers le monde.

Soke Chalmagne incarne parfaitement ces objectifs : « Pierre Chalmagne est une personnalité exceptionnelle, souligne Didier Simon. Il a la passion de son art et celle de faire partager son savoir avec le plus grand nombre. A 75 ans, chaque samedi et chaque dimanche, il enseigne encore à Ganshoren. Il voyage beaucoup parce qu’il est une sommité. »

Une sommité belge qui épate les maîtres japonais.


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