Posts Tagged ‘esprit

22
Sep
10

Le contrôle de l’esprit.

Le contrôle de l’esprit

Hanshi Pierre Chalmagne So Shihan DNBK Japon


Nous sommes ce que nous pensons. Tout ce que nous sommes provient de nos pensées. Avec nos pensées nous créons le monde. Parlez ou agissez avec une pensée malveillante et la souffrance vous suivra, comme la rue suit les sabots d’un bœuf. Pensez ou agissez avec une pensée bienveillante et le bonheur vous accompagnera comme une ombre. (Extrait de Dhammapada, I « les paires » 1-5).

La pensée influence nos sentiments et nos émotions. Ces dernières ont un impact sur le corps, qui réagit à son tour, pour informer le cerveau. Entre l’esprit et le corps, l’information circule dans les deux sens. L’esprit et le corps forment une unité indissociable, comme les deux ailes d’un oiseau…

Dans les pensées et les émotions positives : c’est l’hémisphère cérébral gauche qui s’active. Il y a stimulation du système parasympathique. Les muscles se détendent, le rythme cardiaque diminue, la respiration se calme, les vaisseaux se dilatent, la peau se réchauffe, l’énergie est utilisée pour réparer les blessures et le corps récupère de ses efforts.

Au contraire, lorsqu’il s’agit d’idées négatives et du stress : on constate une augmentation de l’activité de l’hémisphère droit. Il y a d’abord une réaction nerveuse qui stimule le système orthosympathique. La médullosurrénale secrète de l’adrénaline : le rythme cardiaque s’accélère, la respiration s’amplifie, les vaisseaux sanguins de la périphérie se ferment, le sang est redistribué vers les muscles, la sécrétion salivaire se réduit, la température monte et toute l’énergie est mobilisée afin que les muscles se contractent et permettent la fuite ou le combat. D’autre part, l’hypothalamus stimule l’hypophyse et celle-ci stimule la sécrétion d’ACTH, qui à son tour va provoquer la sécrétion d’adrénaline et de cortisol. A la longue, ces molécules vont provoquer des troubles psychosomatiques puis des pathologies organiques.

Les découvertes récentes de la « psycho-neuro-immunologie » ont clairement démontré le bénéfice des pensées positives pour la santé.

Les arts martiaux éthiques (non violents, non compétitifs) favorisent la relaxation. L’Aikido est considéré comme une méthode complète d’éducation du mental et de thérapie de la violence : on recherche l’harmonie pour soi et avec les autres. L’Iaido est une voie de l’union de l’être, qui permet de travailler sur soi-même et notamment de trancher l’ego. Le Jodo, pratiqué de manière fluide, permet l’unification de l’esprit, du corps et de la respiration.

La pratique des arts martiaux et de la méditation, sans objet, « Soto Zen » permet le contrôle de l’esprit. Il s’agit d’étudier et de pratiquer l’esprit du non mental (Mushin no Kokoro) et l’esprit du non ego (Muga no Shin). Mushin, le non mental, consiste à laisser passer les pensées, sans s’y attacher, comme les nuages qui passent dans le ciel. De manière à laisser l’esprit libre. Un esprit fixé sur un objet en devient prisonnier. La fixation sur les constructions mentales négatives est délétère pour la santé.

La pratique du Shiatsu permet de favoriser la circulation des énergies dans les méridiens et le « kata de relaxation » permet de réduire l’excès de stress produit par les adaptations incessantes de l’individu à son environnement et à l’augmentation des rythmes de vie.

22
Juin
10

Les relations entre les pensées, les émotions et le corps.

1. Les relations entre les pensées, les émotions et le corps

Actuellement on remet en cause l’idée que l’esprit serait uniquement produit par le cerveau. Certes, le cerveau est le siège des processus cognitifs participant à l’élaboration de la pensée et il exerce une action permanente sur le corps. Mais en retour, les informations en provenance du corps influent constamment le fonctionnement cérébral et l’élaboration de la pensée. La pensée influence nos sentiments et nos émotions, qui ont un impact sur le corps, qui réagit à son tour, pour en informer le cerveau. Entre l’esprit et le corps l’information circule dans les deux sens.

C’est le « système limbique » (constitué par structures très anciennes enfouies au centre du cerveau) qui constitue la plaque tournante de l’information émotionnelle. Les stimuli sensoriels et provenance du corps ou du monde extérieur sont recueillis dans le « thalamus », là ils sont envoyés d’une part vers une petite structure appelée « amygdale cérébrale », d’autre part vers les aires corticales responsables de la représentation consciente des informations visuelles, auditives, tactiles, gustatives et olfactives. L’amygdale attribue une « valeur émotionnelle » à l’information, engrange la mémoire émotionnelle des faits, dont la mémoire contextuelle est stockée dans l’hippocampe voisin. L’amygdale cérébrale envoie aussi des signaux d’alerte au corps en activant le système nerveux autonome ainsi que l’hypothalamus et sa cascade d’hormones.

Dans les pensées et les émotions positives, c’est l’hémisphère cérébral gauche qui s’active. Il y a stimulation du système parasympathique.  Les muscles se détendent, le rythme cardiaque diminue, la respiration se calme, les vaisseaux se dilatent, la peau se réchauffe, l’énergie est utilisée pour réparer les blessures et le corps récupère de ses efforts.

Au contraire, lorsqu’il s’agit d’idées négatives et du stress, on constate une augmentation d’activité au niveau de l’hémisphère droit. Il y a d’abord une réaction nerveuse qui stimule le système orthosympathique. La médullosurrénale secrète de l’adrénaline : le rythme cardiaque s’accélère, la respiration s’amplifie, les vaisseaux sanguins de la périphérie se ferment, le sang est redistribué vers les muscles, la sécrétion salivaire se réduit, la température monte et toute l’énergie est mobilisée afin que les muscles se contractent et permettent la fuite ou le combat. D’autre part, l’hypothalamus stimule l’hypophyse et celle–ci stimule la sécrétion d’ACTH, qui à son tour va provoquer la sécrétion d’adrénaline et de cortisol. La persistance de pensées et d’émotions négatives finit par entraîner des effets délétères pour la santé.

2. Comment apaiser l’esprit et calmer les émotions

La pratique des arts martiaux éthiques et ses techniques respiratoires (Kokyu Ho) et la pratique du contrôle de l’esprit  (Mushin no Kokoro et Muga no Shin) permettent de relaxer le corps et d’apaiser le mental. Grâce à ces disciplines ou ces techniques, nos comportements peuvent être rééduqués et notre cerveau remodelé, à cause de  la plasticité neuronale, découverte il y a quelques années. On sait maintenant que toute expérience laisse une trace dans le réseau des neurones cérébraux. Les récentes découvertes de la « psycho-neuro-immunologie » ont clairement démontré le bénéfice des pensées positives pour la santé. Il semble que le cortex cérébral associé aux émotions positives puisse inhiber les amygdales du système limbique. Du coup les peurs et les angoisses sont calmées, l’hypothalamus n’enclenche plus sa cascade hormonale et les taux de cortisol sanguin restent normaux.

3. Les méthodes de gestion de l’esprit, des émotions et du stress

3.1. Les méthodes respiratoires

Un nombre croissant d’individus souffre chroniquement d’anxiété, d’angoisse et de stress. Lorsque le corps et l’esprit sont tendus, une des  solutions pour retrouver la relaxation et le calme est de contrôler consciemment sa respiration. Lorsque vous contrôlerez consciemment votre respiration, vous pourrez ensuite influencer plus facilement votre esprit.

3.2. Les méthodes de contrôle de l’esprit

Mushin no Kokoro (l’esprit du non mental) et Muga no Shin (l’esprit du non ego).

Mushin no Kokoro se traduit par l’esprit (Kokoro) du (no)  non (Mu) mental (Shin). Mushin est l’équivalent de « Munen » qui se traduit par « non pensée ». La technique consiste à ne fixer l’esprit sur aucun objet ou sujet. Un esprit fixé sur un objet ou un sujet sera prisonnier de cet objet ou de ce sujet. Il ne pourra plus couler librement.

Lorsque l’homme pense, il est prisonnier de ses pensées et de ses émotions, génératrices de stress.  L’esprit de la non pensée (Mushin no Kokoro) ne se fige pas, ne s’arrête sur rien et il ne recèle aucune pensée structurée, aucun jugement, aucun rejet.

La technique est simple et peut se pratiquer debout, assis ou couché. Il suffit au début de suivre sa respiration régulière et de laisser le rythme naturel s’installer. Puis de laisser passer les idées, les pensées sans s’y fixer… tout en continuant à respirer.

Mushin est dérivé de « Muga » le non ego. Lorsque l’on est dans un état de non pensée, l’esprit n’est fixé sur rien, ni sur Soi. La réduction de l’ego favorise la création d’empathie et de compassion avec les autres. Et lorsque l’on cesse de se polariser sur Soi et ses propres problèmes, ceux-ci deviennent moins aigus et cela a un effet bénéfique sur le stress !

4. L’apport des arts martiaux éthiques

Les arts martiaux éthiques sont des disciplines martiales non violentes et non compétitives, qui constituent des voies d’éducation, de thérapie de la violence et de relaxation. Ils sont surtout orientés vers une voie (Do en japonais) d’accomplissement de l’être humain. La pratique est ritualisée et gérée par des règles et des rituels qui ont pour objectifs de développer la discipline et le respect mutuel. L’atmosphère de sérénité et d’harmonie est propice à la relaxation. Les arts martiaux éthiques sont des outils anti-stress. Pendant la pratique, le corps se relaxe et le mental s’apaise.

5. Les conclusions

En ce début du XXIe siècle, nous assistons à une irrésistible accélération des rythmes de vie, auxquels beaucoup d’individus s’adaptent difficilement. Jamais, comme aujourd’hui, nous n’avions pris conscience de la fugacité de l’instant présent, de l’impermanence des choses (Mujo) et donc de l’importance de vivre « Ici et maintenant », sans se bloquer sur le passé ou se projeter exagérément dans le futur. Il y a deux cultures dans la façon de considérer le temps : la conception cyclique et la conception linéaire. La conception cyclique (orientale)  illustre la mutation des contraires et l’impermanence des choses. La conception linéaire (occidentale) est orientée vers la flèche du futur, avec parfois les craintes de l’avenir qui y sont associées. Elle génère plus d’anxiété dans l’attente d’un futur incertain.

Il est important de préparer l’état de non pensée (mushin) par la respiration consciente. On fixe sa conscience sur la respiration qui ne s’arrête pas. Puis on s’exerce à laisser passer les pensées. Il faut laisser passer ces contenus mentaux comme s’ils étaient des nuages dans le ciel. En laissant passer les idées et les pensées, sans s’y attacher, sans s’y fixer. L’esprit est alors libéré de ses soucis mentaux. Il faut prendre conscience de nos idées obsessionnelles et de ces pensées sur lesquelles l’attention reste piégée et qui apparaissent encore et encore, comme si nous avions un disque rayé dans la tête.

Par :Hanshi Pierre Chalmagne So Shihan DNBK